En 1990, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a fait cette constatation que l’impact le plus marqué de l’évolution du climat pourrait être ressenti au niveau des migrations humaines avec le déplacement de millions de personnes sous l’effet de l’érosion des zones côtières, de l’inondation des côtes et de la perturbation de l’agriculture. Depuis lors, divers analystes ont tenté de quantifier les flux de migrants climatiques futurs (parfois appelés « les réfugiés du climat »). La publication The Economics of Climate Change en prédit 200 millions d’ici 2050.

C’est ainsi qu’une convention de partenariat a été signé en marge de la COP27 entre le Secrétariat Exécutif du Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) et SLYCAN Trust pour une mutualisation des approches et de synergie d’action.

Entre autres éléments de cette convention, une étude portant sur la mobilité humaine et les changements climatiques au Niger sera élaborée. Cette étude servira de support de base pour des actions de plaidoyer et de prise en compte de ses paramètres dans les programmes et politiques de développement en lien avec le changement climatique et le développement durable.

Un atelier de lancement du partenariat et de réflexion sur les pertes et dommages, la mobilité humaine induite par le climat a été organisé à Niamey, le 10 janvier 2022 à l’hôtel Noom.

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Action climatique et des enjeux du développement durable au Niger

Pour renforcer l’action climatique et construire une résilience durable au niveau national et local, les données probantes, la recherche et la gestion des connaissances jouent un rôle clé. Et le partenariat avec différentes parties prenantes joue un rôle important dans cette dynamique. C’est dans ce cadre que le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) a signé un accord de partenariat avec SLYCAN Trust afin de mener ensemble et de manière synergique des activités qui entre autres permettront de cerner les liens entre la mobilité humaine et les changements et variabilités climatiques au Niger.

Le CNEDD est le point focal des trois conventions post Rio (Biodiversité, Désertification et Changements Climatiques.

Ce partenariat permettra au CNEDD de renforcer sa capacité de mobilisation de projets et programmes mais surtout permettra de générer plus d’évidences aidant à l’orientation dans la prise de décision.  

Et Dr Kamaye Maazou, Secretaire Executif du CNEDD, de souligner lors de l’ouverture de l’atelier l'importance du partenariat entre SLYCAN Trust et le CNEDD. Il permettra d’aider à faire face aux impacts du changement climatique au Niger et contribuera à renforcer la résilience à long terme au niveau local et national. Il a aussi rappelé que  « les changements climatiques constituent une menace pour le développement des pays et cela conduit les communautés à se déplacer et à migrer vers des horizons plus cléments. Cela est aujourd’hui exacerbée par les variations climatiques pour lesquelles notre pays demeure vulnérable handicapant la vie des populations et le développement durable du pays ».

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Pertes et dommages et Changement Climatique au Niger

Les menaces du changement climatique au Niger affectent les secteurs clés de l’économie tels que l’agriculture, l’élevage et la foresterie (avec plus de 40% du PIB et 80% de la main d’œuvre), les ressources en eau, l’irrigation et les ressources naturelles. Ses impacts sur les ressources et la santé ont des effets sur la sécurité alimentaire et le tout combiné à la vulnérabilité des ménages conduit à différentes formes de migration et de déplacement liés au climat.

La prise en compte de ces pertes ces dommages dans les rencontres onusiennes comme à la COP27 est un pas en avant pour les pays africains. Les conséquences sur les systèmes alimentaires, les impacts socioculturels, sur la santé, et la mobilité humaine accentuent la vulnérabilité du pays et sapent les efforts de développement du Niger.

Les participants à l'atelier ont mis en évidence les activités liées au changement climatique et à la mobilité humaine au Niger, en mettant l'accent sur les voies de collaboration et d'engagement pour intensifier l'action climatique et renforcer la résilience à long terme des communautés de migrants, des jeunes et des femmes.

Et M. Soli Boubacar AMADOU, Secrétaire Permanent du Cadre de Concertation sur la Migration d’ajouter que : «  la prise en compte de la migration dans les politiques publiques et surtout la mobilité humaine induite par le climat est très important pour le Niger, et cela pourrait contribuer à mieux répondre aux besoins des communautés vulnérables ».L’identification des lois et politiques clés permettra non seulement de sensibiliser les différentes parties prenantes mais surtout d’analyser les moyens par lesquels les processus existants se concentrent sur la migration induite par le climat et l'intégration du concept dans toutes les activités.

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Perspectives

Les discussions en petits groupes et les dialogues ouverts de l'atelier ont vu la participation de multiples parties prenantes dans l'identification des principales pistes d'engagement et d'action pour répondre aux besoins liés à la mobilité humaine induite par le climat au Niger. Parmi certaines des activités clés identifiées figurent :

• Faire la part des choses entre les causes des mobilités humaines en lien avec le changement climatique et celles qui sont socio-culturelles ou économiques.
• Prévoir des actions pour ralentir les migrations (déplacement) internes ;
• Revoir les politiques publiques dans le domaine de la migration ;
• Renforcer la synergie entre les acteurs plurisectoriels ;
• Repenser les modes d’actions / interventions sur le terrain ;
• Comprendre aussi la migration comme une stratégie locale d’adaptation au changement climatique.

L'événement a regroupé 47 participants dont 12 femmes venus des structures intervenant dans les domaines de l’environnement, des Droits humains et de la Migration.

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