En marge du 9ème Forum Régional Africain sur le Développement Durable tenu à Niamey du 28 février au 2 mars, le Niger à travers le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) et SLYCAN Trust ont organisé un événement parallèle, une table ronde de haut niveau sur les perspectives régionales, les partenariats pour des villes et des communautés durables et résilientes grâce à des approches innovantes, l'entrepreneuriat et la relance verte au Niger.

Durant cet événement, les représentants de certains pays, la société civile et d'autres représentants de parties prenantes ont partagé leurs contributions sur la mobilité humaine et les impacts du changement climatique au niveau national et régional.

Adam Abdou de la ville de Niamey (Niger),

L’historique de la croissance démographique de la ville de Niamey notamment : les sécheresses des années 1974 et 1984 et les différentes inondations ont fortement contribué au peuplement de la ville. La ville de Niamey est un carrefour pour la migration transfrontalière (venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays).  Les perspectives de la ville de Niamey sont envisagées à travers l’élaboration en cours du schéma d’aménagement de la ville et le besoin d’une mise à jour de l’étude de vulnérabilité. Une nouvelle manière de penser les villes s’impose et de plus en plus d’initiatives ont été développées par Niamey pour renforcer la résilience. Aujourd’hui, une nouvelle ville doit être pensée et des activités jadis développées hors de la ville doivent y être intégrées, notamment l’agriculture urbaine, les cultures hors sol, le maraîchage etc.

Charles Baimey, Côte d’Ivoire :

Le phénomène des migrants climatiques semble nouveau en Côte d’Ivoire. Depuis quelques années, le pays y est confronté et cela entraîne le déplacement des communautés vers les centres urbains. Ce phénomène développe l’oisiveté et le développement de la délinquance. Ainsi, JVE Cote d’ivoire développe un projet de renforcement des compétences sur l’approche agroécologie à Gagnoua et également une initiative d’épargne villageois avec les femmes. Il n’existe pas véritablement de coordination entre acteurs sur ce sujet et peu de politiques publiques spécifiques.

Emmanuel Seck, Senegal :

Le partenariat Sud-Sud doit être davantage développé pour l’apprentissage mutuel et surtout la mise à l’échelle des bonnes pratiques ayant eu de l’impact dans des pays avec des contextes presque similaires. A travers le partenariat entre le Niger et SLYCAN Trust, des résultats probants seront trouvés. Pour ENDA, depuis des années, plusieurs initiatives ont été développées notamment en lien avec l’approche territorialisation, les activités autour de la chaîne de valeur du lait (Progrès – lait) comme alternative à la crise de l’emploi et de la migration. Le Sénégal est un pays aussi ou la migration est ancrée dans les habitudes des jeunes. Aujourd’hui avec l’érosion côtière et certains risques de catastrophes, la mobilité humaine est de plus en plus perçue comme une alternative sûre. Le développement de projets de résilience avec les acteurs locaux contribue davantage au renforcement de la résilience. Les activités de plaidoyer que ENDA porte au Sénégal et au niveau international participent au développement de politiques publiques inclusives basées sur les priorités locales.     

Blondel Silonou, Cameroun :

Au Cameroun, les risques de catastrophe comme les éboulements et les inondations accentuent la vulnérabilité des villes comme Yaoundé. Ils occasionnent plus de déplacements internes des communautés. Ils renforcent les inégalités et la mobilité humaine. Au niveau étatique, l’accent est mis dans le développement de politiques publiques plus intégrées et surtout la favorisation des conditions de développement de l'entrepreneuriat agricole pour les jeunes et les femmes.

Abdoulaye Ouedraogo, Burkina Faso :

La situation sécuritaire et climatique a occasionné plus de déplacements ces derniers temps, officiellement plus de deux millions de déplacés ont été recensés au Burkina Faso. Les fermes communautaires de résilience ont été lancées par l’ONG APIL comme solution pour la fixation des jeunes dans leur terroir mais surtout pour le développement d’un marché favorable à l’économie verte. Les activités entrepreneuriales permettent de gagner plus de soixante millions de FCFA par an. Ces initiatives sur la chaîne de valeur agricole contribuent à la résilience communautaire dans un contexte de crise humanitaire et climatique. L’exemple de APIL peut être développé aisément partout dans la sous-région.

Dr Marthe Monto, Benin :

Les solutions portées ou proposées par les acteurs de la recherche notamment au sein de l’université agricole de Porto Norvo contribuent à l’innovation du secteur agricole. L’État béninois investi dans la mise à l’échelle de l’information climatique aux producteurs à travers le digital et notamment l’utilisation des langues locales. Le défi majeur demeure la collecte et la fiabilité des données permettant de prendre des décisions idoines. Les inondations menacent des villes comme Cotonou et Ganvier (le village sur l’eau). Les centres urbains continuent d’être de plus en plus peuplés de ruraux abandonnant les terres peu fertiles du milieu rural.

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Vositha Wijenayake

Vositha is an attorney-at-law specialising in public international law, with a focus on international environmental law, UN human rights law, refugee law and EU law. She has over a decade of experience in working on climate change, at national and international level. Vositha is a member of the national expert committee on climate change adaptation of the Ministry of Mahaweli Development and Environment, national expert on vulnerability and adaptation measures for the Third National Communication of Sri Lanka to the UNFCCC for the Ministry of Mahaweli Development and Environment, and is a delegate focusing on compliance, adaptation, loss and damage, and gender for the Sri Lankan delegation to the UNFCCC since 2016. She is also a consultant to the UNFCCC national adaptation plans and policy unit, and worked as a country support consultant to the UNDP NAP Global Support Programme. Vositha has an LLM in public international law from University College London, and an LLB from University of London. ‍